Vous voulez faire l’achat d’une paire de skis Freestyle Backcountry, All mountain, Freeride, piste polyvalent... : Perdu ? Décodage des grandes familles de ski pour faire le bon choix.
Le marketing des marques a ses raisons que le skieur ignore… Comment s’y retrouver dans les appellations désarmantes que peuvent être : Freestyle Backcountry, All mountain, ski Freeride, ski polyvalent ? Un décodage s’impose pour acheter juste.
Qui de la poule ou de l’œuf est apparu le premier dans nos stations de ski des alpes ?
Cette interrogation célèbre appliquée au ski donnerait : les marques de sport d'hiver ont-elles créé les tendances par la mise sur le marché de leurs produits ?
Ou bien, les skieurs, par leurs pratiques ont-ils influencé les bureaux d’études désireux de répondre aux usages ?
La question, un peu austère, est pourtant cruciale.
Il fut un temps où les marques telles que Rossignol, Salomon ou Dynastar concoctaient sagement dans leur coin des skis, les mettaient sur le marché sans se préoccuper plus que ça des souhaits des glisseurs.
Avec la concurrence, le resserrement du marché, l’arrivée du ski parabolique, il a fallu affiner l’offre et replacer le skieur au centre du dispositif avec la question cardinale : qu’attend-il comme skis ?
Entre temps, le skieur de papa qui ne faisait que raboter les pistes damées avait éclaté la pratique en plusieurs familles.
Résultat, le matériel de ski c’est étoffé et les linéaires des magasins de matériel de ski sont devenus aussi complexes à appréhender qu’un circuit intégré d’ordinateur.
La lisibilité des pratiques ne s’est pas améliorée, loin de là, par contre le choix pour le consommateur est devenu d’un coup très riche.
Pour chaque pratique, chaque gabarit, chaque niveau technique et maintenant chaque sexe, on trouve un ski dédié. Il faut simplement savoir décrypter les gammes…
Ce sont les couteaux suisses de la montagne, des skis tout terrain, capables de (presque) tout faire quel que soit l’enneigement ou même le type de neige.
Ces skis sont conçus pour passer de la piste au hors-piste.
Attention, même s’ils aiment les bords de piste, ils sont «génétiquement» plus à l’aise sur neige damée.
Ils affichent une largeur entre 80 et 90 millimètres au patin (ils étaient auparavant appelés : Low Fat), sont en général plus légers qu’un pur ski de piste, notamment grâce à l’absence de système de rail sous les fixations de ski et présente un niveau de rigidité moyen.
A l’aise sur neige dure comme sur neige molle, ils permettent de beaux appuis coupés et dérapés.
Ils ne sont cependant pas aussi performants qu’un ski de piste, mais présentent un bon compromis.
On pourrait les qualifier aussi de «polyvalents» vu les aptitudes certaines qu'ils ont en freeride.
On se doute bien qu’avec 90 millimètres de largeur sous le pied, la portance en neige profonde est limitée si l’on compare avec un vrai ski de freeride large.
Mais pour un hors-piste de proximité, quelques virages hors des jalons ou pour skier une neige de printemps sur piste de ski en fin de saison, ce sont de fantastiques outils pour s’amuser.
Un ski Allmountain de dernière génération, muni dans la plupart des cas d’un Rocker en spatule et en talon doit se prendre à la taille du skieur, à plus ou moins 5cm.
Quelques exemples de skis All Mountain :
Le ski Rossignol Experience 82 ou 86 TI, le ski Volkl Kendo 88 ou Kendo 92, le ski Blizzard Brahma 88, le Nordica Enforcer 93 ou encore le ski Dynastar P-Pro 90.
Sur le papier, les skis Backcountry seraient réservés à des skieurs jeunes, désirant sauter des barres rocheuses, glisser en fakie (marche arrière), le tout en hors-piste lorsque les chutes de neige sont conséquentes.
La réalité est certainement un peu différente.
Avec environ 95 millimètres de largeur sous le pied, un flex relativement souple, de belles spatules relevées (devant et derrière), ces modèles backcountry peuvent aussi convenir à un skieur désirant progresser en poudreuse.
Avec les bi-spatules, on peut aussi s’amuser sur piste, en marche arrière, histoire de tester son équilibre et rigoler.
Les décos sont particulièrement soignées et imaginatives sur ce type de skis, un bon point de plus.
Il existe une sous segmentation dans cette catégorie : les BC (Backcountry) dédiées aux freestyle (sauts de barres) et les BC plus orientés freeride (plus larges sous le pied).
Comme pour les skis All Mountain, les skis Backcountry bénéficient d’un double Rocker, ils ont en plus des déroulés de spatules très longs pour déjauger facilement en poudreuse, il faut donc prendre les skis au plus près de la taille du skieur.
Ce sont les skis qui font rêver lorsque les conditions de neige sont bonnes, car synonymes de grands espaces et de champs de poudreuse façon vallée blanche.
Ils sortent pourtant peu souvent du garage, leur usage étant lié aux conditions météo.
Avec une largeur importante sous le pied (entre 100mm et 120 millimètres), souvent équipé d’un double Rocker, le ski de freeride est un pur ski hors-piste, son point fort vient de son pouvoir de « flottabilité », il demande un épais tapis de neige fraîche pour être apprécié comme il se doit.
Il pivote facilement grâce à sa portance et son relevé de spatule et profite d’un contact ski neige très confortable.
Il reste très à l’aise dans les neiges difficiles type «croûtée» et permet de s’économiser car l’on reste au-dessus de la neige. Sur piste, on trouve vite ses limites. Trop large, il a du mal à se positionner sur la carre pour produire de belles courbes. Son rayon, en général très long emmène également sur des virages très allongés, incompatibles avec les espaces dévolus aux pistes où il peut être dangereux de skier trop vite.
Pour un ski qui large dont le domaine d’utilisation est la poudreuse, il n’y a aucune limite de taille maximale, plus le ski est grand plus il porte et facilite le passage en neige poudreuse, il ne faudra cependant pas descendre en dessous de la taille du skieur.
Quelques exemples de skis All Mountain :
Le ski Dynastar Legend 106, le ski Rossignol Soul 7 HD, le ski Volkl Mantra 102, le ski Nordica Enforcer 100, le ski Kastle MX99, le ski Stockli Stormrider 105.
Pas de doute, le programme affiché est 100% piste, allant du skieur débutant avec des skis faciles au compétiteur avec des modèles très performants.
On observe une largeur sous le pied pouvant aller de 65 à 75 millimètres environ.
Il s’agit de modèles de skis courts dont la taille des skis dépasse à peine 170 cm.
C’est un ski faisant preuve d’une très bonne maniabilité, facile en dérapage comme en conduite coupée, conçu pour dévaler les pistes de ski, accrocheur sur neige dure, joueur et qui aime se mettre en appui sur la carre et prendre de la vitesse.
Bien entendu, au sein de cette famille, en fonction du prix, on peut trouver des modèles d’entrée de gamme très tolérants pour les skieurs d’un niveau débutants qui utilise encore le chasse-neige ou beaucoup plus performants pour les aficionados de vitesse et de courbes taillées au cordeau.
De manière générale, la spatule est peu relevée, le ski de piste présente de piètres aptitudes en neige profonde car sa finesse de patin ainsi que son petit relevé de spatule le font plonger sous la couche de neige.
Il devient alors très difficile de faire tourner le ski sans déployer à la fois de l’énergie et toute sa technique.
La famille des skis de piste regroupe en fait trois grandes sous-familles qui, pour le même skieur, se prendront à des tailles différentes.
Les skis de petite courbe, type slalom spécial, se prennent entre 160cm et 165cm pour les hommes et 155 et 160cm pour les femmes.
Les skis polyvalents piste, sont à choisir entre 10 et 15cm en dessous de la taille du skieur.
Les skis de grandes courbes, type géant doivent être pris à la taille du skieur.
Quelques exemples de skis piste :
Les Rossignol Hero Elite St Ti ou les REACT R8 TI, les Dynastar Speed Master SL ou Speed Zone 10 TI, les skis Salomon S/Max 12, les Stockli Laser AX, les Volkl Deacon 74.
Les marques ont découvert à l’horizon 2000, qu’un skieur sur deux était… une femme !
Et les filles pouvaient attendre de la part des fabricants qu’ils phosphorent sur du matériel de ski spécialement étudiés.
Fini le ski homme, alors, qu’a-t-il de plus (ou de moins) ce ski lady présent dans tous les catalogues ?
Le poids d’abord : serré, les structures ont été allégées pour moins de dépense physique et une plus grande facilité de portage.
Les flex sont globalement plus souples car le gabarit des filles est moins important que celui des skieurs masculins.
Pour une plus grande facilité de pivotement, d’entrée en courbe, les fixations ont été avancées par rapport au centre du ski mais aussi surélevées.
La skieuse est ainsi en anticipation, elle dépense moins d’énergie à chaque courbe, le ski reste maniable quoi qu’il arrive.
Bien entendu, on ne pouvait pas se passer d’une cosmétique appropriée pour une belle paire de skis. Bref, maintenant, difficile de ne pas craquer pour ces produits très bien conçus.
Le couple skis et chaussures de ski femme est particulièrement recommandable.
Quelques exemples de skis femme :
Les Rossignol Nova 10TI, les Dynastar Intense 10 Xpress, les Volkl Yumi, les Head Super Joy, les Nordica Astral 88.
Clairement, le volume de vente des skis freestyle est négligeable.
Pour autant, ces modèles répondent particulièrement bien à une pratique qui se développe dans le Snowpark.
La paire de skis se doit d’être assez souple pour l’amorti lors de gros sauts façon Big air, assez ferme pour rendre de l’énergie (amorce de saut) en sorite de kicker, très maniable pour toutes les évolutions enchaînées en flat (freestyle sur le plat) mais aussi accrocheuse pour la prise d’élan dans le halfpipe (généralement gelé).
Ce sont des skis bi-spatulés, devant-derrière pour les évolutions en marche arrière.
Bien entendu, la déco se doit d’être décalée et absolument créative.
Il n’y a pas de taille idéale, tout dépend de l’utilisation qui en est faite. Pour une pratique 100% Freestyle, il vaut mieux un ski court dans le but de faciliter les évolutions aériennes, si l’on recherche un peu de polyvalence pour une utilisation sur tout le domaine skiable, prendre le ski à la taille du skieur est un bon compromis.
Si les skis juniors ont pendant longtemps privilégiés la piste, il existe aujourd’hui des modèles plus larges, tous terrains, qui permettent aux plus jeunes de faire comme leurs parents et de découvrir les joies du ski en poudreuse sur le domaine des stations de ski.
Pour le ski piste, il existe trois grandes familles, les skis à noyau injecté à privilégier pour l’apprentissage des bases techniques des premiers cours de ski jusqu’à la troisième étoile, les skis noyau bois/fibre de verre, à utiliser au-delà de la troisième étoile et enfin les skis avec un noyau comportant un renfort métallique à réserver aux juniors d’un très bon niveau.
Lorsque l’enfant débute et jusqu’à la deuxième étoile, il faut prendre 10cm de moins que la taille du skieur, une fois que la troisième étoile est atteinte le ski junior peut être sans problème choisi à la taille du skieur.