Circonspection devant le linéaire des skis : spatules larges, skis courts, skis fat, noyau bois… Comment faire son choix ? Avant d’acheter ses skis, les conseils de Sgambato Ski Shop s'imposent…
Pour ceux qui ne se sont pas rendus depuis longtemps dans un magasin de matériel, l'étonnement est de mise. Les formes des skis ont été radicalement modifiées. Les ingénieurs ont planché sur des solutions techniques qui permettent aux skis de tourner avec une grande facilité et une économie d'énergie considérables. De nouveaux matériaux et la conception assistée par ordinateur ont permis d'accoucher, entre autres, de spatules larges. Alors qu'un ski traditionnel des années 80 mesurait environ 90 millimètres en spatule, tous les skis actuels dépassent largement les 100 millimètres. La nouveauté n'est pas qu'une affaire d'apparence, car une spatule large permet au ski d'amorcer plus facilement la courbe. Alors qu'avec des skis traditionnels (non paraboliques), on était obligé de pratiquer la célèbre flexion-extension pour déformer le ski et faire en sorte qu'il daigne bien tourner. Avec les paraboliques, il suffit de mettre le ski sur la carre et la spatule mord. Le skieur est entraîné dans la courbe sans difficulté et à moindre effort. On fait finalement des progrès et on se surprend à tailler des courbes au cordeau dont on ne s'imaginait pas capable.
Auprès du grand public, le message est bien passé : les skis se choisissent plus courts. D'accord, mais concrètement ça donne quoi ? Un exemple : vous faisiez du ski de géant avec des 200 cm voire des 203 pour une taille au bonnet de 180 cm. Pour un grand gabarit comme vous, si vous changez vos skis, vous adopterez une taille de 180 centimètres. Idem pour le slalom spécial où maintenant des modèles de 165 centimètres remplacent les antiques 200 cm. Et pour le skieur de tous les jours, cette cure de raccourcissement est-elle aussi valable ? Oui, ça se traduit par des skis de sa taille voire moins dans certains cas. Les skis dédiés à la pratique du carving sur piste qui consiste à faire des virages serrés en appui sur la carre s'utilisent aux environs de 160 cm. Il n'est donc pas rare de voir de grands balèzes dans les files d'attente des remontées mécaniques avec des skis qui leurs arrivent à mi- poitrine. Pour des skis plus "tranquilles" élaborés pour tourner facilement, on peut considérer que la spatule qui touche le front est une bonne mesure. Ces conseils généraux ne font bien sûr pas cas des préférences ("moi je skie long") ou du style de chacun ("je glisse tranquillement, je veux tourner encore plus facilement, je skie très court").
Certains glisseurs se promènent avec des planches bizarres, très larges partout, y compris sous le pied. Renseignements pris, on s'aperçoit que toutes les marques proposent ce type de matériel dans les gammes. Loin d'être une simple curiosité, les skis larges ou "fat" ont une mission. On a en effet rien trouvé de mieux pour skier en hors-piste dans les neiges les plus profondes ou les plus mauvaises. Croûtée, trafolée, glacée ou poudreuse de cinéma, le ski ne s'enfonce jamais et reste au-dessus de la neige. Le skieur économise de l'énergie pour faire tourner son ski qui flotte au-dessus de l'élément. Il est ainsi tout entier à son plaisir et il n'a pas besoin de se concentrer outre mesure. Les skis larges d'environ 115 mm en spatule, 85 en patin et 105 en talon ouvrent des perspectives à des skieurs moyens qui n'osaient pas aller en hors-piste. Plus besoin d'avoir une technique très pointue ni une forme physique irréprochable pour sortir des jalons, ce type de ski gomme la plupart des difficultés. Il y a cependant un revers de médaille, les "fats" ne sont guère à l'aise sur piste. Ils ne sont donc pas conseillés pour une utilisation de tous les jours… à moins d'être un freerider invétéré. La location, les jours de belle poudreuse, est donc la solution la plus pertinente pour essayer ces skis d'un nouveau type.
Très important pour les marques en termes d'image, le freestyle poursuit sa percée. De nombreux modèles ont vu le jour et les premiers skis sortis voient arriver des modèles mieux étudiés. Tous les fabricants proposent plusieurs skis pour glisseur turbulent, y compris pour juniors ou enfants. Il faut reconnaître qu’en matière de freestyle, les programmes ne sont pas encore clairement définis. Certains modèles sont uniquement conçus pour les évolutions dans les snowparks, d'autres offrent un brin de polyvalence alors que certains sont d'abord de petits skis pour carver sur piste que l'on peut éventuellement faire jumper. Bref, à chacun sa définition du freestyle et c'est tant mieux. Les bureaux d'étude phosphorent tous azimuth pour plaire à une clientèle jeune qui attend des produits beaux et peu chers.